La messe traditionnelle est interdite à la cathédrale de Chartre en clôture d’un pèlerinage !

Il ne s’agit pas de la messe de clôture du pèlerinage de Pentecôte organisé par Notre-Dame de Chrétienté, mais de la récente interdiction de la messe de clôture d’un pèlerinage nocturne le 8 février au matin.

Depuis dix ans, un pèlerinage nocturne a lieu de Gazeran dans la Beauce jusqu’à Chartres, au milieu de l’hiver, quand les nuits sont les plus longues. Créé par des fidèles et des prêtres de la Fraternité Saint Pierre pour implorer la Sainte Vierge alors que l’Abbé Coiffet, un de leurs fondateurs, était au plus mal, il s’est poursuivi dans la fidélité à sa mémoire après son décès intervenu le 3 juillet 2015. Depuis dix ans, ce pèlerinage se clôturait par une messe à 7 heures du matin dans la crypte de la cathédrale de Chartres avec l’autorisation de l’ordinaire du lieu.

Mais cette année, l’édition du dixième anniversaire ne s’est pas terminée comme prévue, malgré le jubilé proclamé par l’Evêque de Chartres pour le millénaire de la crypte de sa cathédrale. Alors qu’une soixantaine de pèlerins de Versailles, Rambouillet, Chartres ou du Plessis-Robinson marchaient toute la nuit du 7 au 8 février 2025, Monseigneur Christory, Evêque de Chartres, signifiait que la messe à la crypte, sollicitée et acceptée dans les règles depuis des mois, n’était plus autorisée. Les pèlerins ont été orientés vers l’église Saint Aignan, dépendant de la paroisse cathédrale et desservie par la Fraternité Saint Pierre, après que le chapelain de la cathédrale les ait guidés jusqu’à la Porte Sainte pour leur démarche jubilaire.

Comment interpréter ce revirement ?

En octobre, les fidèles de la paroisse personnelle Notre-Dame des Armées de Versailles ont pu effectuer leur pèlerinage de rentrée à Chartres, où la messe traditionnelle fut célébrée à la cathédrale sans obstruction.

En décembre, la rumeur d’une possible interdiction de la célébration de la messe en rite traditionnel à la cathédrale de Chartres a agité le monde médiatique. Elle est partie d’un article du quotidien La Croix intitulé : « Les messes en latin du pèlerinage de Chartres sous surveillance du Vatican » publié le 4 décembre 2024. Un mois plus tard, le 4 janvier 2025, le quotidien de l’Eure-et-Loir L’Echo Républicain titrait à son tour : « Des pèlerins interdits de cathédrale ? ». A chaque fois, Monseigneur Christory proclamait toute absence d’intention hostile de sa part. Interrogé par La Croix le 4 décembre, il avait insisté sur les « nombreux fruits » du pèlerinage. Concernant une quelconque interdiction de la messe, il avait répondu : « Si quelqu’un doit décider de quelque chose, c’est le Pape ». De même, dans l’Echo Républicain, l’Evêque affirmait : « Nous avons près de 400 pèlerinages qui s’annoncent chaque année, et c’est cela qui est merveilleux à Chartres avec leurs diversités et leur foi. J’apprécie chaque groupe, les jeunes des quartiers populaires et des écoles de banlieue parisienne autant que ceux qui viennent avec le Sacré Cœur imprimé sur le drapeau français. »

Il semble pourtant qu’un de ces groupes de pèlerins n’ait pas été autant apprécié que les autres… Une messe dans le rite traditionnel à 7h du matin dans la crypte de la cathédrale de Chartres pour moins de 100 pèlerins nécessite-t-elle une autorisation du Pape ? Selon Traditionis Custodes, c’est l’évêque diocésain qui est chargé d’attribuer un lieu de culte à la célébration de la messe selon l’usage antique. Comment expliquer que l’autorisation donnée ait été reprise, alors qu’un usage s’est établi depuis dix ans ? L’Evêque de Chartres n’a fourni aucune explication aux organisateurs.

En l’absence de raisons objectives, toutes les hypothèses peuvent être faites, ravivant la menace qui plane sur la célébration de la messe de clôture du pèlerinage de Chartres, bien que l’association Notre-Dame de Chrétienté ait régulièrement réaffirmé que rien ne permet de penser à une interdiction.

La seule conclusion permise est en forme de constat : depuis de nombreux diocèses, il remonte à l’Union Lex Orandi des informations précises et factuelles d’interdictions de célébrations. Ici c’est une messe de mariage, là un baptême, dans beaucoup de diocèses une confirmation et parfois des obsèques, et maintenant, à Chartres, une messe de clôture d’un pèlerinage… Il semblerait que de plus en plus d’évêques pratiquent un apartheid mesquin : mettre des obstacles en pratique à ce qu’ils ne peuvent pas empêcher en réalité. On sait pourtant ce qui est advenu du régime d’apartheid en Afrique du Sud : le Prix Nobel de la Paix fut attribué aux deux hommes politiques qui le démantelèrent, un noir et un blanc. Il en sera ainsi dans l’Eglise : comme elle l’a toujours fait, elle conservera la mémoire de ceux qui, comme Jean-Paul II ou Benoît XVI, ont œuvré à la paix et à la réconciliation. Les autres sombreront dans l’oubli…

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