L’Homme Nouveau - Entretien avec Philippe Darantière

Nous reproduisons ici l'entretien de Philippe Darantière, président de L'Union Lex Orandi, avec le bimensuel catholique L'Homme Nouveau.


Retrouvez le texte original de cet entretien sur le site de L'Homme Nouveau.


L'Union Lex Orandi

En juillet 2022, à la suite du succès du pèlerinage de Chartres malgré les conditions climatiques, Jean de Tauriers, président de Notre Dame de Chrétienté, eu l’initiative d’envoyer un courrier à Mgr de Moulin-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, afin de solliciter une rencontre. Les représentants de plusieurs associations comme Lex Orandi et Renaissance Catholique étaient signataires de ce courrier. Mgr de Moulins-Beaufort a accédé à cette demande en déléguant deux évêques, Mgr Jordy et Mgr Lebrun, ainsi que la directrice du service national de la Pastorale Liturgique et Sacramentelle, pour une rencontre le mardi 21 février avec deux représentants des fidèles attachés à la messe traditionnelle. Entretien avec l’un d’eux, Philippe Darantière.

Comment s’est déroulé votre échange avec les représentants de la Commission Permanente des évêques de France ?

Notre échange a commencé par un sujet d’actualité puisque le pape François avait promulgué la veille un rescrit revenant sur Traditionis Custodes. Nous avons demandé aux deux évêques s’ils avaient des informations à ce sujet, mais ils venaient de le découvrir, l’un d’eux n’en n’ayant pas encore pris connaissance avant notre rencontre.

Puis nous avons fait un exposé très développé de notre point de vue de fidèles attachés à la messe traditionnelle. Nous avons parlé de la blessure du motu proprio, de la souffrance des fidèles, des célébrations réduites, des sacrements limités, du fait d’être traités comme des catholiques à part. Nous avons énuméré les mesures vexatoires, blessantes et injustes, dont nous récusons les motifs : il est faux de dire que nous blessons la communion de l’Eglise et que nous ne reconnaissons pas le magistère.

Nous avons également voulu souligner que, comme tous les catholiques, nous sommes blessés par les révélations d’abus : ce qui défigure l’Eglise nous atteint aussi, ce que vivent les représentants de l’Eglise qui sont soupçonnés et montrés du doigt, nous le vivons aussi, et nous avons exprimé notre compassion aux évêques. (passage supprimé)

Un élément de souffrance supplémentaire réside dans le fait que l’Eglise n’a pas tenue sa parole à notre égard : le motu proprio de saint Jean-Paul II reconnaissait les « groupes de fidèles qui se sentent attachés à certaines formes liturgiques et disciplinaires antérieures de la tradition latine », et cela a été confirmé par Summorum Pontificum. Aujourd’hui, nous sommes dans un mouvement totalement inverse, nous subissons une peine discriminante, une punition collective pratiquement sans équivalent dans l’histoire de l’Eglise.

De plus, nous avons soulevé l’incohérence qu’il y a à accorder à la Fraternité Saint Pie X les plus grandes facilités pour les baptêmes, les confessions ou le recueil du consentement des époux lors des mariages, quand dans nos familles, il devient de difficile de se marier ou d’être enterré dans la forme traditionnelle.

Tout ceci est peu compréhensible. Aujourd’hui en France, 2% des baptisés seulement pratiquent régulièrement. Or, les fidèles attachés à la liturgie traditionnelle représentent un quart des catholiques pratiquants de moins de 40 ans. Et pourtant, nous sommes mis de côté.

Comment avez-vous été reçus par les représentants de la CEF ?

Ils nous ont écouté avec beaucoup d’attention et de patience. Nous avons eu le temps de nous exprimer. Leur première réaction a été l’empathie : ils nous ont dit comprendre que nous soyons blessés et reconnaître que le motu proprio est un texte dur. Ils nous ont affirmé l’avoir dit au Pape et avoir fait en sorte que l’application soit la moins stricte possible. Ce que nous reconnaissons : de nombreux évêques n’ont rien voulu changer dans leurs diocèses après juillet 2021. Mais nos échanges ont aussi eu des moments où la compréhension mutuelle était moindre.

À quel sujet ?

Au sujet de la communion ecclésiale. Il nous a été présenté trois points à travailler sur cette question de la communion, et selon eux, ni eux, ni nous, ne l’avons fait. (passage supprimé).

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