L’assemblée plénière de la Conférence des Evêques de France se tient à Lourdes du 5 au 8 novembre 2022. Son président, Monseigneur de Moulin-Beaufort, a indiqué dans son discours d’ouverture qu’il y sera question de Traditionis Custodes :
« Un dernier sujet nous occupera (…) : l’application du Motu Proprio Traditionis Custodes et, plus largement encore sa compréhension (…). Ce sujet n’est pas mince. Il touche à la compréhension de la Tradition vivante de l’Église, de la vérité de l’Eucharistie et des saintes Écritures qui sont la Parole vivante de Dieu, à la nature et la mission de l’Église. Nous ne cessons de nous interroger sur une partie de la jeunesse catholique qui cherche des sources vives dans la liturgie pré-conciliaire et qui ne perçoit pas l’enrichissement considérable apporté par le Concile, non pas une adaptation mais un enrichissement. Cette jeunesse est diverse, elle mérite notre attention, notre écoute, elle a besoin aussi que nous lui indiquions les sources les meilleures. »
Les Evêques ont été encouragés par le Pape François à se préoccuper de la jeunesse attachée à la liturgie traditionnelle, dans un message du Cardinal Parolin, Secrétaire d’Etat du Vatican, du 27 octobre 2022 : « Le pape François vous invite également à la plus grande sollicitude et paternité encore les personnes – en particulier les jeunes, prêtres ou laïcs – désorientées par le Motu Proprio Traditionis Custodes dont vous travaillerez à la mise en œuvre. Elles sont des brebis souvent blessées qui ont besoin d’accompagnement, d’écoute, de temps. ».
En écho à ce message, Mgr Crépy, Evêque de Versailles, a donnée à KTO une interview sur la réception de Traditionis Custodes dans laquelle il reconnait : « certains ont reçu ce Motu Proprio comme quelque chose de dur, une parole du Pape dure envers ces communautés. » Interrogé au nom des Evêques, il indique des voies d’apaisement : « Ces communautés sont constituées de mes fidèles, en tant qu’Evêque, je suis aussi l’évêque de toutes ces communautés (…). L’Eglise est une communion, il peut y avoir des différences et mon rôle d’Evêque est d’essayer de favoriser une connaissance mutuelle. On se parle, on discute, on a le droit de ne pas être d’accord (…), on essaye de travailler à une communion parce que c’est une même foi qui nous réunit, et c’est quand même ça qui est important… ».
Ces propos s’éloignent un peu du ton de la « Lettre aux évêques sur le Motu Proprio Traditionis Custodes » signée par le Pape François le 16 juillet 2021 : « Répondant à vos demandes, je prends la ferme décision d’abroger toutes les normes, les instructions, les concessions et habitudes antérieures au Motu Proprio actuel, et de considérer les livres liturgiques promulgués par les Saints Pontifes Paul VI et Jean-Paul II, conformément aux décrets du Concile Vatican II, comme la seule expression de la lex orandi du Rite Romain. »
Le nombre de vocations des instituts traditionnels, le nombre de jeunes qui participent au pèlerinage de Chartres à la Pentecôte, la vitalité de la foi des familles attachées à la liturgie traditionnelle, qui se traduit par la fréquentation des sacrements, du catéchisme, des mouvements de jeunesse, des œuvres de formation ou de charité, sont un signal pour l’épiscopat. Souhaitons qu’il sache le percevoir. Par les temps qui courent, les brebis blessées qu’évoque le Cardinal Parolin sont peut-être plutôt les Evêques de France que les fidèles attachés à la tradition. C’est aux premiers qu’il faudra du temps pour redécouvrir, au contact des second, les « sources les meilleures » dont parle Mgr de Moulin Beaufort.
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