1984 - 2021 : Traditionis Custodes, un retour en arrière de 38 ans !

En 1984, constatant que la réforme liturgique promulguée en 1970 continuait de présenter des difficultés pour des prêtres et des fidèles, le Pape Jean-Paul II avait donné un indult autorisant la célébration selon le Missel de 1962, dans des conditions toutefois très restrictives. Les célébrations ne devaient pas se tenir dans les églises paroissiales, sauf cas extraordinaire avec l’autorisation de l’évêque.

En 1988, le Pape Jean-Paul II répondait aux prêtres et aux fidèles attachés à la liturgie traditionnelle par le Motu Proprio Ecclesia Dei. Il prévoyait de « partout respecter les dispositions intérieures de tous ceux qui se sentent liés à la tradition liturgique latine, et cela par une application large et généreuse des directives données en leur temps par le Siège apostolique pour l’usage du missel romain selon l’édition typique de 1962 ». Il prévoyait également « de faciliter la pleine communion ecclésiale des prêtres, des séminaristes, des communautés religieuses ou des religieux individuels (…) qui désirent rester unis au successeur de Pierre dans l’Eglise catholique en conservant leurs traditions spirituelles et liturgiques ».

En 2007, le Pape Benoît XVI, par le Motu Proprio Sommorum Pontificum, établissait l’unité des formes ordinaire et extraordinaire de l’unique rite romain. Il affirmait que « ces deux expressions de la lex orandi de l’Église n’induisent aucune division de la lex credendi de l’Église ; ce sont en effet deux mises en œuvre de l’unique rite romain. Il est donc permis de célébrer le Sacrifice de la Messe suivant l’édition type du Missel romain promulguée par le Bienheureux Jean XXIII en 1962 et jamais abrogée, en tant que forme extraordinaire de la Liturgie de l’Église. ». Dans cet esprit, un curé devait autoriser la célébration sous la forme extraordinaire du baptême, de la pénitence, des mariages, de l’onction des malades et des obsèques. Les évêques avaient la faculté de célébrer le sacrement de la confirmation selon la même forme.

En 2021, le Motu Proprio Traditionis Custodes opère un prodigieux bond en arrière de 38 ans, en chassant des paroisses où ils étaient accueillis les fidèles attachés à la liturgie traditionnelle, en les privant de tous les sacrements en dehors de l’eucharistie et en interdisant aux fidèles de recevoir la confirmation dans la forme extraordinaire (des paroisses personnelles pouvant cependant subsister). Il faut pourtant rappeler les mots du Pape Benoît XVI, dans la Lettre aux Evêques qui accompagnait son Motu Proprio : « Quant à l’usage du Missel de 1962, comme Forma extraordinaria de la Liturgie de la Messe, je voudrais attirer l’attention sur le fait que ce Missel n’a jamais été juridiquement abrogé, et que par conséquent, en principe, il est toujours resté autorisé. (…) Il n’y a aucune contradiction entre l’une et l’autre édition du Missale Romanum. L’histoire de la liturgie est faite de croissance et de progrès, jamais de rupture. Ce qui était sacré pour les générations précédentes reste grand et sacré pour nous, et ne peut à l’improviste se retrouver totalement interdit, voire considéré comme néfaste. Il est bon pour nous tous, de conserver les richesses qui ont grandi dans la foi et dans la prière de l’Eglise, et de leur donner leur juste place. »

L’Union Lex Orandi et les associations qui y sont affiliées réclame que la parole de l’Eglise et les engagements des Papes soient respectés, et que ce qui était sacré ne puisse « se retrouver interdit, voire considéré comme néfaste. ». La liturgie traditionnelle est un trésor spirituel dont nous ne pouvons être privés : elle appartient au patrimoine inaliénable de l’Eglise.

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